La Jaguar XJ a mauvaise réputation car trop souvent négligée par des propriétaires peu scrupuleux. L’auto étant complexe, elle est fort exigeante en entretien, donc très chère en maintenance et toute remise en état se chiffrera par des sommes astronomiques.

Un exemplaire en très bon état ou restauré s’avérera fiable mais restera coûteux à maintenir en état car l’entretien par des spécialistes Jaguar, au prix Jaguar évidemment, est obligatoire.

Lors d’un achat, il est indispensable de se faire accompagner d’un spécialiste de la XJ, il faut exiger l’historique et le carnet d’entretien, scrupuleusement respecté, de l’auto.
Et Attention de ne pas succomber au charme de la première venue.

Voici une liste non exhaustive des points à surveiller ou à contrôler :

CARROSSERIE

Des trois séries, la série 1 est à priori la plus résistante à la corrosion, les tôles de cette époque sont en effet de meilleure qualité que sur les séries 2 et 3, la série 2 s’avérant la pire. Les endroits traditionnels sont touchés, ailes, bas de caisse (int et ext), couvercle de malle, fond de coffre, jupes avant et arrière, mais aussi la jonction des planchers au tunnel, les évidements sous les réservoirs et les réservoirs eux-mêmes. Malheureusement lors d’une inspection visuelle sans démontage, il s’avère difficile de supputer du bon état des parties cachées et vous n’êtes pas à l’abri d’un maquillage des parties extérieures. Il est donc indispensable de se munir d’un aimant, d’un tournevis et de monter l’auto sur un pont élévateur lors d’une visite à votre futur XJ.


Pensez également à aller contrôler les bas de caisse intérieurs en tapant de la main à l’avant droit et gauche de l’habitacle au niveau de la jonction des longerons et du plancher. Même au travers de la moquette, vous pourrez sentir le ” Ramollissement ” de la tôle et si ça sonne creux ou pire, si vous sentez des trous sous le tapis à cet endroit, faites une croix sur projet ou attendez-vous à de gros frais.
Et voici un tableau, réalisé par Eric Herbert Biass, des points basiques et élémentaires à contrôler, en matière de rouille, pour aider ceux qui contemplent l’achat d’une XJ. Si la majorité de ces points passent l’examen, il y a peu de chances que d’autres points puissent être très graves.

MOTEURS

 

Le 6 cylindres : Le bloc XK réalésé à 4.2l est un
bon moteur mais il impose une maintenance très soignée, le carnet d’entretien doit pouvoir en attester, et une utilisation sage, mise en température sur 50 km et éviter de dépasser les 4000tr/mn. Dans ces conditions, les 150000 km sont envisageables avant une révision complète.
La vidange (8 l d’huile) doit être effectuée tous les 5000 km et le filtre à huile tous les 10000 km. Le réglage des jeux aux soupapes de même que l’état des chaines de distribution doivent être fréquemment surveillés (environ tous les 20000km).
Sur le 4.2l à carburateurs, le système de starter automatique est souvent défaillant, la solution est l’adaptation d’un kit de starter manuel disponible chez quelques spécialistes.
Pour juger rapidement de l’état d’un moteur de XJ6, en dehors de l’absence de fumée à l’échappement : le bruit. Il doit être extrèmement silencieux, avec l’usure il devient plus bruyant et les spécialistes notent en particulier une sonorité plus métallique qui annonce des travaux à brèves échéances.

 


Le 12 cylindres
: Il est fiable et résistant à condition d’un entretien méticuleux et lors d’une acquisition, préférez un modèle avec un fort kilométrage supposant une utilisation régulière plutôt qu’une auto longuement immobilisée avec peu de kilomètres.
Pour les modèles à carburateurs, il convient de régler soigneusement et régulièrement la synchronisation. Pour les modèles à injection, celle-ci est fiable à condition d’avoir un circuit électrique d’injection en bon état. Du fait que le V12 dégage beaucoup de chaleur, il met à mal ce faisceau électrique qu’il convient de protéger avec des isolants thermiques ou de changer régulièrement (tous les 3 ans environ). Il est également conseillé de déplacer le module d’allumage placé au dessus du moteur vers un endroit mieux ventilé.
En fait tous les accessoires périphériques doivent être régulièrement contrôlés comme les radiateurs empilés (ils sont 3) qui retiennent facilement un amas de salissures obstruant leur faisceau. dans ce cas, il ne remplissent plus leur rôle et causent des surchauffent des joints de culasses. Le torquatrol, ventilateur à accouplement visqueux, doit être en bon état, vérifiez fréquemment son couple d’entrainement et changez-le tous les 3 ou 4 ans. A surveiller également les sondes thermostatiques, la tresse d’étanchéité arrière du vilebrequin qui a tendance à fuir et évitez l’utilisation d’une huile synthétique souvent trop fluide.
La vidange (10 l d’huile ) doit être effectuée tous les 5/7000 km (12000 km sur les derniers modèles). Si toutes les bonnes conditions sont réunis, le carnet d’entretien doit pouvoir en attester, dépasser les 200000 km avant une révision complète est envisageable.

TRANSMISSION :

La boite manuelle ne pose pas de problème mais l’overdrive qui l’accompagne n’est pas un modèle de fiabilité. Il est nettement sous dimensionné et ses petits ressorts dépassent rarement 35000 km. Pensez à les changer avant cette échéance car en rendant l’âme ils risquent de mettre à mal l’arbre cannelé de sortie de boite.
Les boites automatiques appellent assez peu de craintes à part la Borg-Warner 8 des séries1 souvent jugé un peu faible par rapport au couple et à la puissance qu’elle a à transmettre. Pour l’ensemble des boites, la vérification du niveau d’huile doit être fait régulièrement, celle-ci doit être rouge transparente et ne pas sentir la menthe grillée. Enfin pour détecter une faiblesse dans les boites auto, il vaut enclencher un rapport et accélérer en retenant la voiture au frein. Si la boite n’accouple pas à 1500 tr/mn, elle s’avère probablement déficiente.


Les demi-arbres de transmission font office de bras de suspension, ils participent donc activement à la tenue de route des XJ. Leur entretien, un graissage consciencieux, est obligatoire. Egalement à surveiller, les silentblocs qui tiennent tout le train arrière à la caisse ainsi que les supports d’attache.
Rien à signaler au niveau du pont, s’il a été convenablement lubrifié et qu’il n’y a pas de jeu.

TRAIN AVANT :

Comme pour le train arrière, il va
ut surveiller l’état des silentblocs qui tiennent le train avant à la caisse il est souhaitable de les changer tous les six ans. Vérifiez les attaches de suspension avant pour vous assurer qu’il n’y a pas de boursouflures de rouille mal placées. D’origine les amortisseurs sont à simple effet, ils n’assurent qu’un amortissement en détente alors ne soyez pas étonné de trouver en remplacement des Koni ou autres beaucoup plus efficaces.

FREINS :

Les freins arrières sont du type in-bord (accolés au pont) ce qui nécéssite la dépose du train arrière pour changer les disques. il est donc préférable que ceux-ci soient en bon état.

INTÉRIEUR

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La climatisation doit fonctionner parfaitement car toute intervention sur celle-ci est très onéreuse.
L’électricité de la XJ malgré sa complexité et sa fourniture britannique est moins épouvantable que celle de n’importe quelle autre anglaise mais ce n’est pas parfait.
La sellerie et les boiseries doivent être en bon état sous peine de frais de remise en état rapidement dissuasifs.

Voilà, vous aurez compris que tout ou presque doit être en bon état et maintenu comme tel pour vivre un amour heureux avec votre belle. Bonne et longue route !